Depuis la fin des années 1950, Agencement Déco Touraine – ADT – est spécialisée dans l’agencement et la fabrication de mobilier sur mesure. Joël Bette, son actuel dirigeant, nous présente son histoire et ses évolutions.

Tout commence en 1959 dans l’atelier de Maurice Bette à Tours (Indre-et-Loire). Après son apprentissage, il monte son entreprise de menuiserie générale (bâtiments, agencement, ébénisterie). À l’époque, les clients étaient plutôt des commerces ; Maurice faisait appel à des architectes pour de l’aménagement intérieur et réalisait quelques façades. Son fils Joël grandit dans l’atelier, où il apprend le métier avec son père : « Tout petit, avec mon frère, on aidait notre père pendant les vacances. À l’âge de 5 ans, je disais déjà que je voulais faire ce métier quand je serais plus grand. Plus tard, j’ai hésité avec une profession dans l’informatique, puis je me suis dit que je préférais l’agencement. » Joël Bette décide donc en 1996, à l’âge de 23 ans, de reprendre l’entreprise, sans oublier de prendre son père comme salarié pour l’accompagner jusqu’à la retraite. En 2008, la société change de nom pour devenir Agencement Déco Touraine (ADT) après plusieurs déménagements, passant de 220 m2 à 600 m2, et aujourd’hui à 1 700 m2.

« On ne fait plus de parquets, souvent remplacés par du sol stratifié. On fait par exemple des banques d’accueil, des meubles d’archives... »

Regain d’activité

L’atelier est situé au nord de Tours. La clientèle a suivi, et l’entreprise travaille peu pour des particuliers : « Je fais beaucoup d’aménagements de banques. Je ne travaille plus qu’avec quelques anciens clients particuliers, c’est plus simple. Les contrats pour des entreprises sont plus importants, de 15 000 à 40 000 euros, ce sont de gros chantiers où l’on fait tout de A à Z. » L’aménagement intérieur va du sol au plafond, mais « on ne fait plus de parquets, souvent remplacés par du sol stratifié. On fait par exemple des banques d’accueil, des meubles d’archives, des meubles-vasques pour les toilettes. » Maurice Bette a eu jusqu’à sept employés, puis l’activité a ralenti et ADT n’a plus compté que deux personnes, la famille Bette père et fils. Mais depuis quinze ans, ce sont dix employés qui travaillent à temps plein. Dans l’atelier, tout le monde est polyvalent, sauf deux poseurs exclusifs. « Si on fait du massif, j’ai encore les machines de mon père. Avant, on avait une scie circulaire permettant de couper du bois ou du panneau, une dégauchisseuse-raboteuse pour planer et raboter les billes de bois, et une toupie pour faire des moulures. C’était tout et on se débrouillait avec ça ! Maintenant, il faut plein de machines… »

« On embauche souvent des personnes venant d’autres secteurs, comme la mécanique de précision, ou des opérateurs machines qui ont pour qualité de travailler vite. »

ADT dispose d'une solide expérience dans le mobilier d'entreprise et l'aménagement de bureaux.

De la dégauchisseuse au numérique

ADT est maintenant équipée d’une scie à format composée d’un groupe de sciage fixe. C’est l’opérateur luimême qui pousse la pièce à scier à l’aide de la table mobile : « La scie coupe toute seule mais elle est pilotée par informatique. » Cet outil est utilisé pour réaliser des coupes sur plusieurs types de matériaux, dont le bois et ses dérivés, le plastique ou les métaux… Les scies à format SCM couvrent toutes les exigences en matière de configuration, et s’adaptent à tous les niveaux d’utilisation. L’atelier est également équipé d’un centre d’usinage nesting de SCM, piloté par un logiciel Cabinet Vision France : ce logiciel de CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur) est destiné aux professionnels du bois, et notamment aux agenceurs, cuisinistes et menuisiers fabriquant des meubles sur mesure. Au fil des ans, Joël a su lier sa passion pour l’informatique et son métier d’agenceur en mettant en place une chaîne numérique complète, de la conception à la livraison, grâce au centre d’usinage nesting SCM, mais également aux solutions informatiques proposées par Cabinet Vision France.

Opérateurs sur machines à commande numérique

Dans l’entreprise, les artisans ne sont pas nécessairement issus de la filière bois : « On embauche souvent des personnes venant d’autres secteurs, comme la mécanique de précision, ou des opérateurs machines qui ont pour qualité de travailler vite. Moi-même je ne le fais pas, ça m’intéresse mais je ne sais pas piloter, je m’occupe des contrats, des devis, des chantiers… » Si les bases restent les mêmes, les finitions ont changé depuis 1959. La mode est au mat. Les nouveaux panneaux stratifiés imitent le bois massif à la perfection ! L’agenceur travaille également avec du PVC, de l’inox, de l’aluminium : « On sait faire ! Et aussi la peinture, la laque et même l’électricité quand on réalise un dressing qui doit être équipé de lumière. C’est assez simple. Il faut fournir un travail complet. J’ai une dessinatrice, mais on n’est pas designer. Chaque client vient avec ses desiderata et il faut étudier la faisabilité de son projet, puis nous faisons nos plans techniques et ça passe aux machines. » Une adaptabilité et un savoir-faire reconnus qui permettent à cette entreprise familiale de répondre à tous les types de projets.

Pierre-Olivier Chanez avec Adèle Cazier

Au Poissonchat, les espaces coexistent grâce à Régis Botta