{"id":2400,"date":"2022-06-30T12:09:31","date_gmt":"2022-06-30T10:09:31","guid":{"rendered":"https:\/\/l-agenceur.com\/?p=2400"},"modified":"2022-09-01T11:34:05","modified_gmt":"2022-09-01T09:34:05","slug":"a-lheure-du-reemploi-des-materiaux","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/l-agenceur.com\/2022\/06\/30\/a-lheure-du-reemploi-des-materiaux\/","title":{"rendered":"\u00c0 L\u2019HEURE DU R\u00c9EMPLOI DES MAT\u00c9RIAUX"},"content":{"rendered":"
R\u00e9fl\u00e9chir d\u00e8s l\u2019amont d\u2019un projet \u00e0 l\u2019usage des mat\u00e9riaux, \u00e0 leur cycle de vie et \u00e0 leur impact environnemental, telle est la nouvelle donne qui s\u2019impose aux acteurs de la construction. Comment
\n(faire) prendre conscience d\u2019un tel enjeu et s\u2019orienter vers une \u00e9conomie plus circulaire ? \u00c9l\u00e9ments de r\u00e9ponse \u00e0 travers diff\u00e9rents exemples d\u2019initiatives.<\/p>\n
Selon les chiffres avanc\u00e9s par le minist\u00e8re de la Transition \u00e9cologique, sur les 46 millions de tonnes de d\u00e9chets issus chaque ann\u00e9e du BTP, 49 % proviennent de la d\u00e9molition, 38 % de la r\u00e9habilitation, et 13 % de la construction neuve. Aujourd\u2019hui, le taux global de valorisation de ces d\u00e9chets varie, selon les sources, de 48 % \u00e0 64 %. Avec des diff\u00e9rences tr\u00e8s nettes selon l\u2019activit\u00e9
\n: de 60 % \u00e0 80 % pour la d\u00e9molition, de 10 % \u00e0 30 % pour la r\u00e9habilitation, de 40 % \u00e0 60 % pour la construction neuve ; et selon le type de d\u00e9chets : de 60 % \u00e0 70 % pour
\nles d\u00e9chets inertes, et de 30 % \u00e0 50 % pour les d\u00e9chets non dangereux non inertes.
\nConcr\u00e8tement, quel est le sch\u00e9ma du r\u00e9emploi ? Fond\u00e9e par No\u00e9 Basch, Mobius est une entreprise sp\u00e9cialis\u00e9e dans le conseil en r\u00e9emploi et la production de mat\u00e9riaux de construction reconditionn\u00e9s : \u00ab Nous conseillons aux ma\u00eetrises d\u2019ouvrage de d\u00e9construire au lieu de d\u00e9molir. Pour cela, nous r\u00e9alisons un diagnostic ressources et nous les cataloguons. Ensuite, nous cr\u00e9ons un sch\u00e9ma directeur qui permet de mieux comprendre quels sont les mat\u00e9riaux \u00e0 garder par int\u00e9r\u00eat \u00e9conomique ou technique, et ceux \u00e0 donner. Nous publions ce catalogue aupr\u00e8s des associations d\u2019artisans qui, s\u2019ils sont int\u00e9ress\u00e9s, viennent d\u00e9construire directement sur le chantier. Nous g\u00e9rons toute cette partie op\u00e9rationnelle et r\u00e9alisons un bilan social et environnemental de l\u2019op\u00e9ration. \u00bb Une premi\u00e8re phase plus abordable que de solliciter directement le r\u00e9emploi des mat\u00e9riaux dans la construction. Car dans un second temps, il reste \u00e0 convaincre les ma\u00eetrises d\u2019oeuvre d\u2019int\u00e9grer ces mat\u00e9riaux dans la construction \u2013 ce qui n\u00e9cessite une \u00e9tude de faisabilit\u00e9 technique et architecturale, de la conception \u00e0 la r\u00e9alisation. Il faut alors d\u00e9nicher les ressources et localiser les chantiers de d\u00e9construction, trouver les reconditionneurs et travailler la mise en relation entre les entreprise de d\u00e9pose, de construction et de ma\u00eetrise d\u2019ouvrage, sans oublier de respecter les r\u00e9glementations, notamment au niveau des assurances.<\/p>\n
\u00ab Mobius est une entreprise sp\u00e9cialis\u00e9e dans le conseil en r\u00e9emploi et la production de mat\u00e9riaux de construction reconditionn\u00e9s. \u00bb<\/p><\/blockquote>\n
La production s\u2019effectue dans l\u2019usine de 3 600 m2 de Rosny-sous-Bois (93), op\u00e9rationnelle depuis deux ans, o\u00f9 une \u00e9quipe de 12 personnes reconditionne les faux planchers r\u00e9cup\u00e9r\u00e9s qui repr\u00e9sentent environ 50 % des chantiers en France. Le processus consiste \u00e0 enlever la colle qui se trouve derri\u00e8re la moquette, avant de poncer, ragrafer et re-palettiser. Le laboratoire teste les ruptures de charge, la r\u00e9sistance au feu, les caract\u00e9ristiques \u00e9lectromagn\u00e9tiques et acoustiques afin de r\u00e9assurer le produit pendant dix ans ; ce produit reconditionn\u00e9 sera lab\u00e9lis\u00e9 Mobius. La capacit\u00e9 de production de l\u2019usine est en constante progression (+ 15 % en 2021).<\/p>\n
Quid du co\u00fbt de l\u2019op\u00e9ration ? Au final, les honoraires de Mobius sont compens\u00e9s par les \u00e9conomies r\u00e9alis\u00e9es sur le process habituel de d\u00e9molition (main-d\u2019oeuvre, machines, transport et mise en d\u00e9chetterie). Ici, la maind\u2019oeuvre pour la d\u00e9pose, r\u00e9alis\u00e9e par des associations, est gratuite. Les produits reconditionn\u00e9s ne seront toutefois pas moins chers : \u00ab Il nous a \u00e9t\u00e9 difficile de faire comprendre que le faux plancher reconditionn\u00e9 est plus cher que les produits neufs, car souvent les gens pensent que le reconditionn\u00e9, c\u2019est de l\u2019occasion. Mais non ! Le reconditionn\u00e9 n\u00e9cessite de la main-d\u2019oeuvre. Derri\u00e8re le r\u00e9emploi, il y a de l\u2019emploi, et donc il faut le payer. D\u00e9construire pour transporter et reconditionner, in fine, cela revient plus cher. En revanche, cela permet d\u2019\u00e9conomiser 75 % de carbone. Aujourd\u2019hui, nous ne vendons pas tant des faux planchers que de l\u2019\u00e9conomie carbone. La question est d\u2019\u00e9conomiser un kg de CO2 de la fa\u00e7on la moins on\u00e9reuse possible lors de la construction \u00bb, souligne No\u00e9 Basch.<\/p>\n
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- Une plateforme de recherche pour sensibiliser au r\u00e9emploi<\/strong><\/li>\n<\/ul>\n
Cr\u00e9\u00e9e en 2017 par le Pavillon de l\u2019Arsenal, en lien avec la Ville de Paris et avec le soutien de la Caisse des d\u00e9p\u00f4ts et de l\u2019entreprise EDF, la plateforme Faire est devenue le premier acc\u00e9l\u00e9rateur de projets architecturaux et urbains innovants, \u00e0 destination des architectes, designers, urbanistes, des \u00e9tudiants et de tous les acteurs de la ville.
\nDe nombreux projets ont d\u00e9j\u00e0 fait l\u2019objet de r\u00e9flexions et de d\u00e9veloppements sur le r\u00e9emploi des mat\u00e9riaux, \u00e0 Paris et dans ses alentours. En mai et juin 2018 par exemple, l\u2019architecte Clarisse Merlet a r\u00e9alis\u00e9 1 453 briques en textile de r\u00e9emploi \u00e0 partir de 600 kg de v\u00eatements de coton broy\u00e9s. Ce projet FabBRICK propose d\u2019agir contre le gaspillage du textile et d\u2019en faire un mat\u00e9riau de construction, des briques autobloquantes qui peuvent \u00eatre assembl\u00e9es diff\u00e9remment pour s\u00e9parer des espaces, pour une monter une paroi isolante ou m\u00eame pour cr\u00e9er du mobilier.<\/p>\n<\/p>\n
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- Le secteur tertiaire \u00e0 la pointe du r\u00e9emploi<\/strong><\/li>\n<\/ul>\n
Entr\u00e9e en vigueur le 1er janvier 2022, la loi Agec, dont l\u2019objectif est de lutter contre le gaspillage et de promouvoir l\u2019\u00e9conomie circulaire, oblige les acheteurs publics \u00e0 consacrer au moins 20 % de leurs achats annuels \u00e0 des produits reconditionn\u00e9s ou issus du r\u00e9emploi. Flore-Anne de Clermont, chef de projet innovation chez Valdelia, t\u00e9moigne. \u00ab La demande d\u2019entreprises tertiaires souhaitant acqu\u00e9rir du mobilier issu du r\u00e9emploi ou upcycl\u00e9 est en croissance constante. Il faut pr\u00e9ciser que les produits d\u2019upcycling proviennent des mat\u00e9riaux de r\u00e9emploi. Si on ne communique pas l\u00e0-dessus, les utilisateurs ne sont pas au courant du premier cycle de vie. En revanche, il est \u00e9vident que les produits de r\u00e9emploi n\u2019ont pas le m\u00eame aspect que le neuf en termes de design, de r\u00e9gularit\u00e9 des mati\u00e8res, de couleurs. Il faudra donc faire une concession sur certains points pour int\u00e9grer et optimiser le r\u00e9emploi. \u00bb<\/p>\n