Villa Camille, une transmission revisitée par l’Atelier Compostelle
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Pour les architectes d’intérieur, un projet ne ressemble à aucun autre. Chaque lieu, chaque maison, chaque appartement présente son propre intérêt, sa propre évolution au fil des années, sa propre histoire. Et le traitement est forcément différent selon les besoins et les envies de ses occupants. Surtout lorsque l’aspect émotionnel entre dans l’équation. Comme pour cette magnifique rénovation d’une élégante maison du quartier Cents, dans le centre-ville de Luxembourg. Intitulée Villa Camille, cette réalisation s’inscrit dans un contexte d’échange de maisons entre parents et enfants. Un projet peu banal pour l’Atelier Compostelle, avec un cahier des charges assez contraignant : Amandine Maroteaux, fondatrice de l’agence, et Estelle Schumacher, cheffe de projet, ont eu pour mission de repenser totalement les espaces tout en conservant leur usage, sans possibilité de travaux structurels car en site occupé.
Initialement très fermée et cloisonnée, la maison a été « ouverte » : si les volumes ont été conservés, les circulations et les apports lumineux ont été repensés, surtout au rez-de-chaussée. La vaste entrée, préservée, s’est vue parée de nouveaux décors en papier peint sur mesure atteignant 6 m de hauteur. Elle dessert les espaces principaux : la salle à manger familiale, le salon de réception qui ouvre lui-même sur le salon-cheminée et la salle à manger de réception, et la cuisine par le biais d’un corridor permettant d’éviter de traverser les salons. Les agencements ont été conservés à l’étage mais les usages ont été modifiés, par l’ajout d’un bureau à la suite parentale par exemple.
Un énorme travail d’harmonisation des codes esthétiques et des agencements a par ailleurs été entrepris, pour valoriser et parfois reproportionner les volumes. Les peintures offrent à l’œil une palette de camaïeux, associés aux teintes personnalisées des matériaux utilisés pour les menuiseries ou les façades de cuisine. Une cuisine qui revêt d’ailleurs une grande importance pour les propriétaires : son aménagement a été réfléchi autour du piano, choisi avant le début des rénovations. Les marbres et céramiques – notamment la table, le plan de travail et la crédence – ont retrouvé une seconde jeunesse. Les parquets ont en outre été intégralement poncés et huilés pour favoriser une teinte plus naturelle, plus douce, à l’image des décors. Une douceur qui n’est pas le fait du hasard : il s’agissait pour la cliente de concilier réceptions formelles et temps intimes en famille, dans un cadre bien connu par elle. Pas évident de réinventer l’âme de la maison dans laquelle elle a grandi…
Et d’ailleurs, pourquoi Villa « Camille » ? Pour le portrait par Vincent Van Gogh de Camille Roulin, célèbre petit garçon au béret bleu, fils d’un facteur d’Arles ami du peintre. Une référence évidente à l’enfance et un joli clin d’œil à l’histoire de cette splendide bâtisse.
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