Après une période de rénovation, le Sofitel Le Scribe Paris Opéra a rouvert ses portes début décembre. Institution historique classée cinq étoiles, elle a fait peau neuve en réinterprétant l’art de vivre à la française, dans un cadre élégant et moderne conçu par l’agence d’architecture intérieure Wilson Associates et son directeur artistique Tristan Auer.

 

Investie en amont dans les travaux de rénovation qui ont démarré au milieu de l’année 2018, Béatrice Schopflin, directrice générale de l’hôtel depuis 2014, a soutenu jusqu’au bout la conception de Tristan Auer. « L’esprit de service au Scribe s’exerce avec proximité et élégance. Ce n’est pas un service guindé, c’est un service attentionné, précis, régulier et constant. C’est cela que nous souhaitons valoriser à travers une expérience française et parisienne », précise-t-elle d’emblée. Pendant les travaux, l’hôtel est resté ouvert, réparti en six étages de chambres, parties publiques et « back of the house ». Les travaux ont été orchestrés en trois phases de six mois chacune, et ont concerné chacune de ces zones. À titre d’exemple, deux étages de chambres étaient en travaux tandis que quatre autres étaient opérationnels. Comme dans un jeu de chaises musicales, l’hôtel déplaçait, en fonction de l’avancée des travaux, la salle du petit déjeuner dans celle du restaurant et vice versa. « La complexité du projet a permis aux équipes de se mobiliser et d’accorder un soin particulier aux clients. Chacun s’est approprié le ”nouveau Scribe” et, en fin de compte, les clients habitués nous sont restés fidèles et ont apprécié l’évolution du produit », affirme avec une grande satisfaction Béatrice Schopflin.

Un ADN bien parisien

Situé entre l’Olympia, l’Opéra et les grands magasins, l’établissement se situe dans un quartier vivant, touristique… et bruyant. Afin que les clients puissent disposer d’un havre de paix, véritable bulle au coeur de cette frénésie, l’objectif de Tristan Auer était de valoriser l’ADN du bâtiment haussmannien et son histoire : ancien siège du Jockey Club puis première boutique Louis Vuitton, il a traversé l’histoire de la capitale, qu’il continue à nourrir. Avant la rénovation, il manquait quelque peu de lumière ; l’agence lui a apporté luminosité et féminité. Des touches nacrées et poudrées, les teintes roses, beiges et taupe du lobby, ainsi que le blanc du couloir, ont métamorphosé le lieu avec éclat. Habillées de prune, de vert, de jaune, de noir et de beige avec les tissus de chez Dedar et Pierre Frey, les 162 chambres, en ton clair ou foncé, et les 39 suites aux tons variés sont conçues comme des appartements parisiens. Lorsqu’il arrive dans sa chambre, c’est une cheminée qui accueille le client, et non un écran de télévision. Un téléphone vintage et le décor font référence au quartier, accentuant encore l’ambiance parisienne. « Nous avons travaillé sur la dualité du passé et du présent, par exemple en traitant des mobiliers classiques avec des matériaux contemporains », précisent Marc Foschia et Camille Narbel, designers chez Wilson Associates.

Touches artistiques

D’autres contrastes naissent de l’intervention de l’artiste Fabienne L’Hostis : utilisant la technique japonaise du raku, à base de terre cuite, elle a créé une pièce exclusive pour les plateaux des tables basses des chambres et celui de la grande table de la « Maison de thé ». Ou de celle de Marianne Guély, artiste, artisan et designer qui développe le savoir-faire français : une sculpture en papier de 2 m de hauteur représentant la façade de l’immeuble. Marc Foschia et Camille Narbel défendent les métiers qui apportent des touches de raffinement supplémentaires :

« Comme dans un jeu de chaises musicales, l’hôtel déplaçait, en fonction de l’avancée des travaux, la salle du petit déjeuner dans celle du restaurant et vice versa. »